Sur Bétel, dans North-East, un jeune garçon descend une pente vers le détroit de Genoa.
Bétel est une des nombreuses planètes autonomes de la galaxie. Elle a été colonisée par des marchands pour en faire un port octavin, dans le quart Nord-Est de la galaxie. C’est une petite planète proche de son soleil qui possède de nombreuses îles dont les principales sont l’île portuaire, l’île hôtelière… les autres étant toutes consacrées à une sorte de marchandise. Les îles étaient presque toutes volcaniques ce qui provoquait fréquemment des modifications terrestres, il existait donc de nombreux détroits divisant des îles en deux.
Le détroit de Genoa ou détroit du départ était le détroit qui séparait la partie commerciale, avec les réparateurs de vaisseaux, et la partie portuaire de l’île portuaire. On l’appelait le détroit du départ car lorsqu’une personne cherchait à quitter la planète, elle survolait le plus souvent cet endroit.
Le jeune homme qui courait, portait le nom de Alexander Genoa. Il comptait partir à bord d’un vaisseau pour Center World, et y devenir le plus grand explorateur du monde. Cependant, l’exploration, tout comme l’archéologie et toutes les autres sciences visant à changer l’histoire établie par l’alliance, était interdite. Les explorateurs avaient donc souvent face à eux la Légion, le bras armé de l’alliance ou encore des chasseurs de prime. Il y avait aussi les pirates dont le principal but était de s’emparer de tout ce qui pourrait les conduire à un trésor. Les explorateurs étaient de ce fait considérés comme des êtres forts, courageux et intrépides.
Alexander pensait qu’il était assez fort pour découvrir le Gold Ring et voulait faire cela en mémoire de son ancêtre Corin Genoa qui était reconnu dans la galaxie entière comme le plus pitoyable de tous les explorateurs. Plus par goût de l’aventure que par envie de rétablir l’honneur de son ancêtre, il décida dès qu’il sut parler qu’il voudrait aller dans les étoiles. Il était tout de même hors de lui à chaque fois que quelqu’un osait se moquer de Corin.
Le vent le poussait. Alexander allait extrêmement vite, assez pour s’envoler à chaque seconde. Pourtant, qu’allait-il faire, la partie portuaire de l’île était supérieure d’une demi-douzaine de mètres de la partie commerciale, le seul moyen pour lui de rejoindre l’autre côté serait de sauter et de s’accrocher aux rochers de la paroi, mais alors un autre problème se posait, la faille était de 16 mètres. La seule possibilité était donc qu’un vaisseau vienne le cherche. Mais, aucun bruit de moteur au loin.
Il se rapprochait de plus en plus du bord et l’impossible se produisit.
Ce jeune homme encore dans l’adolescence sauta, ou plutôt s’envola à une dizaine de mètres dans les airs et retombant un peu avant la paroi, il planta une épée dans celle-ci. Cette épée, elle était dans son dos presque invisible de par sa finesse. Il grimpa alors et échappa à la noyade.
Alex reprit sa course effrénée, mais cette fois son but était proche. Droit devant lui, il y avait le port. Il était facilement reconnaissable par sa couleur gris-bleu. On n'entendait pas grand chose, il semblait mort car les transits pouvaient durer des mois.
Alexander arriva aux hangars et s’adressa à la première personne qu’il vit.
-Bonjour, dit-il avec un grand sourire.
-Bonjour, que puis-je pour vous ?
-J’aimerai partir avec vous.
-Désolé, je ne pars que dans trois mois, vous devriez aller voir le carnet des départs.
Il se dirigea alors vers le bâtiment que lui indiqua l’homme. Il entra et sentit un souffle chaud le brûler. La fraîcheur marine de la planète à laquelle il était habitué venait d’être remplacée par une chaleur touristique. Il s’avança donc vers l’hôtesse.
-Bonjour, dit-il avec un grand sourire. Puis-je savoir quand part le prochain vaisseau ?
-Dans une demi-heure, hangar 14. C’est le « Air Waves » de Johnny X.
Le plus difficile pour Alexander n’allait pas être de trouver le hangar 14, il connaissait ce nombre, mais seulement, n’était pas sûr si c’était le 12 ou le 13 qui venait après. Alors, il eut une idée qu’il trouva personnellement exceptionnelle. Il suffisait de regarder les nombres inscrits au-dessus des hangars. C’est ainsi, qu’il arriva au hangar 14.
Il s’y passait un drame, trois hommes armés d’armes à feu s’attaquaient à un homme désarmé.
-File-nous les clés, dit l’un des attaquants, où on te règle ton compte.
-Non ! Répondit l’homme désarmé.
-OK, on va d’abord te montrer un avant goût.
-Arrêtez, s’écria Alexander.
-Tiens le sabreur des toits, dit le chef des attaquants.
-Ah! Encore vous, dit Alex.
-Tu veux encore une leçon ?
-Ca fait un an, j’ai beaucoup changé. Approchez.
L’un des attaquants lui tira alors dessus. Quelques instants indécomposables plus tard, on pouvait voir Alex, l’épée devant son cœur, une douille à terre devant ses pieds. Encore un instant plus tard, il avait mis l’épée dans le bras du chef du gang.
-Ah ! Qu’est-ce que tu fais, arrêtes ça tout de suite. Tirez-lui dessus.
C’était inutile. Il semblait plus rapide que le vent.
-On se casse !
Alex resta seul avec l’homme attaqué. Celui-ci devait être Johnny X.
-Qui êtes vous ? Lui demanda celui-ci.
-Alexander, mais vous pouvez m’appeler Alex.
-Et vous, vous pouvez m’appeler John, vous avez besoin d’un vaisseau ?
-Oui, mais je n’ai pas de destination précise, je cherche à devenir explorateur.
-Je vous emmènerais où vous voudrez. Je dois partir dans 10 minutes. Vous montez ?
-Merci.
Le Air Waves était un vaisseau avec un pont supérieur, trois grandes chambres un cockpit et une cuisine qui servait aussi de débarras. Assez pour une douzaine de personnes. On y entrait par le dessus. Le pont faisait environ 30 mètres et un petit escalier permettait de descendre dans le cockpit de 7 mètres.. Celui-ci avait trois sièges pour un capitaine, un navigateur et un technicien. L’escalier s’arrêtait là, mais derrière le cockpit et en dessous du pont, les quatre pièces étaient regroupées autour face à face avec un long couloir.
John s’assit à droite, à la place du navigateur et fit asseoir Alex au centre, à la place du capitaine.
-Dans quelle direction va-t-on ? Demanda le navigateur.
-Vers l’aventure, répondit le capitaine.
-Hé! Pour qui tu me prends, l’aventure, c’est pas la porte à côté.
-OK, alors tu prends la première à droite après le soleil.
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