III
Neuf portes, neuf chemins, neuf destinations, aucun but, pourtant, il fallait choisir.
« Je prends la première à gauche, se dit Arctur. C’est évident, et puis ils sont idiots, s’ils voulaient que je les rejoigne, ils avaient qu’à me donner une carte. Ma parole, dire que j’ai promis, et puis zut! Je n’ai rien à perdre, ils m’ont ramené à la vie et me proposent le temps. »
Il s’approcha de la porte de gauche, elle n’avait pas de poignée, alors il posa la main dessus et la traversa inconsciemment, il se retrouva sur un chemin dans une grotte, derrière lui les ténèbres et devant lui une lumière éblouissante. Il se dirigea donc la lumière.
Quelques minutes, peut-être des heures étaient passées, la notion du temps, son rythme de marche était immuable. Tout à coup il vit un homme marcher dans l’autre direction. Il le regarda dans les yeux, l’autre s’arrêta donc.
-Comment dois-je vous appeler ? Demanda-t-il subitement.
-Arctur, mon nom est Arcturus.
-D’accord, appelez-moi Alex, mon nom est Alexius, ça veut dire secourable.
-Vous avez besoin que je vous porte secours ?
-Peut être… Mais en cet instant, je suis votre guide jusqu’à la porte. Cela est tout ce que je sais de mon rôle dans ce monde, j’ai aussi d’autres connaissances mais celle là est la seule dans laquelle un autre être humain intervient et celui-là est vous. Un homme vous a dit que vous étiez à Helheim, il avait raison, mais les données sont changées. Vous avez pris la porte du néant, le Ginnungagap. Et vous vous retrouvez avec moi, Alex.
-Depuis combien de temps vous n’avez pas parlé ?
-Je n’ai jamais parlé.
-Je comprends, vous rattrapez le temps perdu.
-Certainement… Nous devons aller dans l’autre direction. Vous vous trompez de but. Nous sommes sur la face nocturne de cette planète, elle dure 666 jours. Ca tombe bien, sans ça, nous ne trouverions pas notre flash : Le Kailas.
-C’est vous qui avez choisi ce nom ? Parce que franchement….
-Non, ce n’est pas moi.
-Tant mieux… Alors, juste une question, vous avez encore beaucoup de choses à me raconter, parce qu’on ferait bien de partir. Et puis, nous pouvons toujours discuter en marchant.
-Je n’ai plus rien à vous dire.
-Ca fait toujours plaisir, allons-y alors.
Après une longue marche ponctuée par les « Quand est-ce qu’on arrive ? » de Arctur, Alex mit ses mains devant lui comme s’il cherchait quelque chose. Tout à coup, les mains s’illuminèrent et « le fond » de la grotte fut éclairé.
Alors qu’on aurait pu penser que la sortie était dans la lumière, ce n’était pas le cas, la lumière se prolongeait vers la nuit, l’extérieur, la surface de la planète. Ils sortirent alors dans cette nuit sombre et mystérieuse. Quelques instants plus tard, une étincelle apparut au loin.
-C’est là, dis donc Alex, c’est le Kailas qui brille sous la lumière de mes mains.
-Ah! Et je suppose que vous savez le piloter, parce que ça va peut-être vous étonner mais je n’ai jamais appris à piloter un Flash.
-Je sais, mais je ne l’ai jamais fait.
-Encourageant.
-Tout comme vos, je ne sais pas quel chemin prendre, mais je sais tout de même que plusieurs coordonnées sont inscrites dans la mémoire du vaisseau. Nous allons donc les explorer au hasard et avec un peu de chance nous trouverons des indices sur les planètes que nous rejoindrons.
-Ok, let’s go!
Une fois de plus, la marche fut monotone. Après quelques minutes, ils arrivèrent tout de même devant le Kailas. Il était immense, il devait avoir la taille d’une cité. C’était assez normal pour un vaisseau colonisateur.
Alors, Alex actionna sur son bras un engin que Arctur n’avait pas remarqué. Il devin lumineux et il apparurent dans ce qui semblait être l’intérieur d’un vaisseau.
-La téléportation est plus rapide, mais j’avais oublié, enfin, je ne me souviens pas de l’avoir su, dit Alex.
-Ah! Alors nous sommes dans le vaisseau et vous allez essayer de le piloter, pour nos amener quelque part.
-Oui, la salle de commande est un peu plus loin. Allons-y, mais si vous préférez, il y a plusieurs quartiers dans l’aile nord-ouest. Choisissez celui que vous voulez.
-Je viens avec vous, je n’ai pas besoin de m’installer. Allons à la salle de commande.
Ils allèrent donc à la salle de commande. Le vaisseau était sombre, il était unique ment éclairé par de lumières rouges et violettes. Chaque dix mètres, on pouvait voir un creux au en haut ou en latéral, certainement des portes de cloisonnement. Plusieurs galeries se prolongeaient au fond, vers l’infini, dans l’imagination d’Arctur.
Le tableau de commande était ovale et l’une des extrémités servait d’entrée.
-Normalement il faut deux personnes pour diriger le vaisseau, dit alors Alex, comme d’habitude, c’était lui qui engageait une véritable discussion.
-Et ? ….
-Je pourrais me débrouiller seul, mais je voudrais savoir si vous savez piloter un « Wing of Fire » ?
-Non, là je suis sincèrement désolé.
-Alors, suivez la lumière rouge, au bout, il y aura une salle d’entraînement. Le programme du « Wing of Fire » est le 84.
-Ok j’y vais.
Le vaisseau s’illumina entièrement, puis des lumières rouges s’allumèrent au sol et tournaient un peu plus loin à droite. Pendant qu’il était dans les couloirs, Arctique entendit la voix d’Alix qui disait : « Nous allons décoller ». Il ne sentit aucun mouvement brusque lors du décollage, soit la gravité artificielle était parfaite soit le pilote était parfait.
Il commençait à réfléchir sur sa situation ; il était mort, enfin, il le pensait ; ensuite, il avait reçu des ordres assez flous sur ce qu’il devait faire ; puis, il avait rencontré un homme qui lui avait dit n’exister que pour l’aider lui ; enfin, il déambulait, on ne sait où dans l’univers et allait apprendre à conduire un wing of fire.